Il était une fois l'age d'or
L'histoire du graffiti en France remonte aux environs du début des années 1980, lorsque le mouvement Hip-Hop américain est arrivé en Europe. Dans les années 80, le graffiti en France était considéré comme un acte de vandalisme et était généralement réalisé de manière sauvage et illégale. Les jeunes issus des banlieues françaises et d'ailleurs ont commencé à s'exprimer à travers le graffiti, en solo ou à plusieures des crews se forme comme : 1984 (fondé à Paris dans les années 80 et est considéré comme l'un des plus anciens et des plus influents crews de graffiti, il a joué un rôle important dans l'émergence du mouvement en France.), MAC (Marseille Art Crew : MAC est un autre crew de graffiti basé à Marseille, connu pour ses graffitis hauts en couleurs et ses peintures murales impressionnantes.), 132 Crew (132 Crew est un crew fondé dans les années 1990. Il est connu pour ses graffitis créatifs et ses collaborations avec d'autres artistes de la scène hip-hop). ils marquent leur territoire et en cherchant à se faire remarquer. Les graffitis étaient souvent réalisés sur les murs des bâtiments, les wagons de métro et les rames de trains.
Les jeunes français se sont rapidement approprié les codes du mouvement Hip-Hop, y compris le graffiti. Les premiers graffitis en France étaient principalement des lettrages et des tags, réalisés avec des marqueurs et des bombes aérosols. Les graffitis étaient très simples à l'époque, les lettres étaient souvent dessinées à la bombe aérosol et les tags étaient les plus courants. Les graffitis étaient souvent très colorés et les artistes utilisaient plusieurs couleurs pour les rendre plus visibles.
Les writers de l'époque, tels que Bando, Mode 2 et Shoe, étaient très influencés par le graffiti new-yorkais qui avait commencé à se propager dans le monde entier. Les artistes français ont également commencé à développer leur propre style et leur propre esthétique.
Parmi les premiers graffiti-artistes en France, on peut citer notamment : JonOne, Tilt, et Psyckoze. Ces artistes ont commencé à peindre dans les rues de Paris et dans les tunnels du métro, souvent la nuit pour éviter les autorités. Ils ont rapidement gagné en notoriété et ont inspiré de nombreux autres jeunes artistes à se lancer dans le graffiti.
Cependant, le graffiti étant illégal les artistes étaient souvent poursuivis par les autorités. Les graffitis étaient effacés dès qu'ils étaient découverts et les graffeurs risquaient des amendes et des poursuites pénales. Malgré ces obstacles, le mouvement du graffiti a continué de croître en France au cours des années 1980, avec de plus en plus de jeunes qui ont commencé à s'exprimer à travers cet art urbain. Le graffiti a finalement évolué vers des formes plus sophistiquées et plus élaborées dans les années 1990.
Le mouvement s'émancipe
Dans les années 1990, le graffiti est devenu de plus en plus populaire en France. Les artistes ont commencé à expérimenter de nouvelles techniques et à explorer de nouveaux styles artistiques, inspirés par les mouvements artistiques modernes tels que le cubisme et le pop art, allant au-delà des simples tags et lettrages pour créer des œuvres d'art plus élaborées. Les murs de Paris ainsi que les rames, en particulier le long des lignes de métro parisien tel que la 2, 4, 5 et 6. Ces lignes étaient particulièrement populaires auprès des graffeurs en raison de leur fréquentation élevée et de leur accessibilité. Ils sont rapidement devenus des lieux de choix pour les artistes de graffiti.
Au fil du temps, les artistes et les crews ont gagné en
reconnaissance et ont commencé à participer à des expositions d'art et
des événements artistiques. Le graffiti est devenu un élément important
de la culture urbaine en France, avec des artistes comme Blek le Rat,
Jef Aérosol et Miss Tic qui sont devenus des icônes du mouvement.
Lutte & reconaissance
Dans les années 2000, le graffiti en France a évolué vers des formes plus sophistiquées et plus variées. Des artistes de toute la France ont commencé à travailler ensemble pour créer des projets de murales à grande échelle, utilisant des couleurs vives et des motifs complexes pour créer des œuvres d'art impressionnantes. Les graffitis se sont également développés dans d'autres villes de France.
Malgré son évolution en tant qu'art, le graffiti reste souvent considéré comme un acte de vandalisme en France. Les autorités locales ont mis en place des politiques strictes pour lutter contre les graffitis illégaux, mais ont également mis en place des programmes pour promouvoir l'art urbain légal et pour permettre aux artistes de travailler sur des projets de murales et de street art.
Aujourd'hui, le graffiti en France est devenu un art urbain majeur, qui peut être admiré dans les quartiers urbains de nombreuses villes. Les artistes français de graffiti ont gagné une reconnaissance internationale pour leur créativité et leur talent, participant à des projets artistiques dans le monde entier et exposant leurs œuvres dans des galeries d'art prestigieuses.
40 ans de Graffiti en France en quelques dates
Plusieurs événements ont marqué l'histoire du graffiti en France en voici quelques exemples dans une liste non exhautive :
En 1981, la France a adopté une loi interdisant l'utilisation de bombes aérosols et d'autres outils pour dessiner sur des murs. Cette loi a rendu illégal le graffiti et a incité les artistes à travailler dans la clandestinité.
En 1983, le film "Style Wars" est sorti aux États-Unis. Ce documentaire a montré la culture du graffiti new-yorkais, ses codes et son esthétique. Ce film a été une source d'inspiration pour les graffeurs français de l'époque.
En 1984, la première exposition de graffiti en France a eu lieu à la galerie Watari, à Paris. Cette exposition a permis de présenter l'art du graffiti au grand public et de le sortir de la clandestinité.
En 1985, la RATP (Régie autonome des transports parisiens) a lancé une campagne publicitaire contre le graffiti dans le métro parisien. Cette campagne a été très controversée car elle a stigmatisé les graffeurs et leur a donné une mauvaise image.
En 1986, le festival hip-hop Zulu Nation a eu lieu à Paris. Cet événement a rassemblé des artistes de hip-hop du monde entier, y compris des graffeurs. Cette rencontre a permis de partager des techniques, des idées et de renforcer les liens entre les artistes de différents pays.
En 1989, la première édition du festival "Meeting of Styles" a eu lieu à Berlin. Cet événement a rassemblé des graffeurs du monde entier pour partager leur passion et leur expertise. Ce festival est devenu un événement annuel qui se tient dans de nombreuses villes du monde.
En 1990, la loi interdisant l'utilisation de bombes aérosols et d'autres outils pour dessiner sur des murs a été renforcée. Cette loi a durci les peines encourues pour les graffeurs et a rendu le graffiti encore plus difficile à pratiquer légalement.
En 1991, le magazine "RADIKAL" a été lancé en France. Ce magazine était dédié à la culture hip-hop et mettait en avant les graffeurs français et internationaux. RADIKAL est devenu une référence pour les graffeurs et les fans de graffiti en France. C'est cette même année (le 1er mai 1991) que la station Louvre Rivoli fut recouverte de tags par Oeno/Gary/Stem, suite à l'intense répression des agents de la RATP et de la société COMATEC. Par ce coup d'éclat le graffiti explosa au grand jour en France dans les médias traditionnels pour le bon, mais surtout pour le pire.
En 1993, le festival "Meeting of Styles" est arrivé en France. Ce festival a rassemblé des graffeurs du monde entier pour réaliser des fresques murales et partager leur passion pour le graffiti. Le Meeting of Styles est devenu un événement annuel en France et a permis de promouvoir le graffiti comme une forme d'art urbain.
En 1994, l'association "Le MUR" a été créée à Paris. Cette association a pour but de promouvoir le graffiti comme une forme d'art urbain en organisant des expositions, des ateliers et des rencontres entre artistes. Le MUR a contribué à faire évoluer la perception du graffiti en France et à le faire reconnaître comme une forme d'art à part entière.
En 1995, la première édition de la "Battle de la Villette" a eu lieu à Paris. Cette compétition de graffiti rassemblait les meilleurs graffeurs français et internationaux pour réaliser des fresques murales en direct. La Battle de la Villette est devenue un événement annuel très populaire qui a contribué à populariser le graffiti en France.
- En 1998, la première édition du festival "Hip Hop Don't Stop" a eu lieu à Paris. Ce festival célébrait la culture hip-hop dans toutes ses formes, y compris le graffiti. Hip Hop Don't Stop est devenu un événement incontournable pour les fans de hip-hop en France et a permis de faire connaître le graffiti à un public plus large.
- En 2001, le magazine "Spray Can Art" a été publié en France. Ce livre documente l'histoire du graffiti en France et met en avant les graffeurs les plus influents du pays. Spray Can Art est rapidement devenu une référence pour les fans de graffiti en France.
- En 2002, l'exposition "Tag au Grand Palais" a eu lieu à Paris. Cette exposition a rassemblé des oeuvres d'art urbain, y compris des graffitis, et a été une des premières à présenter le graffiti comme une forme d'art légitime.
- En 2003, la ville de Lyon a organisé la première édition de "Peinture Fraîche", un festival dédié au graffiti et à l'art urbain. Ce festival a permis de promouvoir le graffiti en tant qu'art urbain et de donner une visibilité à des graffeurs émergents.
- En 2005, le musée de La Poste à Paris a organisé l'exposition "Street-Art, de Basquiat à Zevs". Cette exposition a présenté une large sélection d'oeuvres d'art urbain, y compris des graffitis, et a permis de faire reconnaître le graffiti comme une forme d'art légitime.
- En 2006, le festival "Vitry'N Urbaine" a été créé à Vitry-sur-Seine, une ville proche de Paris. Ce festival met en avant les graffeurs les plus talentueux du moment et permet de créer des fresques murales sur des bâtiments de la ville.
- En 2007, la ville de Toulouse a inauguré la première "Cité de la Création" en France. Cette Cité regroupe plusieurs associations et institutions dédiées à la promotion de l'art urbain, y compris le graffiti.
- En 2009, le magazine "Graffiti Art" a été lancé en France. Ce magazine est dédié au graffiti et à l'art urbain et a rapidement trouvé un public fidèle de fans de graffiti et d'artistes urbain.
- En 2010, le festival "Meeting of Styles" a eu lieu à Paris. Ce festival est dédié au graffiti et rassemble des graffeurs du monde entier pour créer des fresques murales dans la ville.
- En 2012, la ville de Paris a lancé un projet appelé "Tour Paris 13", qui consistait en une exposition de street art dans un immeuble abandonné de treize étages. Plus de 100 artistes, dont certains graffeurs renommés, ont participé à ce projet.
- En 2013, la ville de Lyon a organisé la première édition de "Peinture Fraîche Battle", un concours de graffiti qui a rassemblé des graffeurs du monde entier.
- En 2014, le Musée de la Poste à Paris a organisé l'exposition "Au-delà du Street Art", qui présentait des œuvres d'art urbain de plusieurs artistes, y compris des graffeurs, et qui abordait les différentes facettes de l'art urbain.
- En 2016, la ville de Marseille a lancé un projet appelé "Marseille Street Art Show", qui a rassemblé des artistes de street art de renommée internationale pour créer des fresques murales dans la ville.
- En 2017, la ville de Nantes a organisé la première édition du festival "Le Voyage à Nantes", qui incluait des œuvres d'art urbain, y compris des graffitis, dans différents endroits de la ville.
- En 2018, l'artiste français JR a organisé un projet appelé "Chronicles of Clichy-Montfermeil", qui consistait en une série de fresques murales dans la banlieue parisienne, réalisées avec la participation des habitants.
- En 2019, la ville de Lyon a inauguré la première "Tour du Monde en 80 murs", un parcours de street art à travers la ville qui inclut des œuvres d'art urbain de graffeurs locaux et internationaux.
De nombreux artistes de rue continuent de créer des œuvres dans les espaces publics, en utilisant le graffiti comme moyen de s'exprimer. Ils cherchent souvent des murs légaux ou des projets commandés pour exposer leur art. Par ailleurs, il existe également des événements comme des festivals d'art urbain qui permettent aux artistes de montrer leur travail dans des espaces autorisés et sécurisés.
Cependant, la majorité des graffitis sont encore considérés comme des actes de vandalisme et sont punis par la loi. Les autorités ont mis en place des mesures pour lutter contre le graffiti, notamment en multipliant les patrouilles de police dans les zones les plus touchées par le phénomène et en imposant des peines plus sévères pour les auteurs de graffitis illégaux.
Malgré ces mesures, certains artistes continuent de prendre des risques en créant des graffitis dans des lieux publics interdits, cherchant à se faire remarquer et à faire passer un message. Le graffiti reste donc un sujet controversé en France, suscitant des débats entre partisans et opposants à cette pratique.
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